Deux vies entremêlées par l’amour et les épreuves

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— Roma, Romochka, nous avons des jumeaux ! — s’écria Tanya, la voix tremblante d’émotion. — Ils sont si petits, seulement 2,5 kilos chacun, mais ils vont bien ! Tu te rends compte ? Tout va bien !

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— Mais à l’échographie, ils avaient déjà dit que c’étaient des jumeaux… — grogna Roman, comme s’il n’était pas vraiment surpris. — Des garçons ?

— Oui, des garçons ! Ils sont adorables ! — Des larmes de bonheur roulaient sur les joues de Tanya. Enfin, elle tenait ses enfants dans ses bras.

La grossesse n’avait pas été facile. Dès le début, Roman n’avait montré aucun enthousiasme. Ils n’étaient pas vraiment amoureux. Tanya était comptable, Roman conducteur dans une petite entreprise. Ils s’étaient rapprochés par habitude, par solitude. Roman, encore blessé par sa rupture avec Lida, s’était laissé emporter dans cette relation sans y accorder trop d’importance. Mais pour Tanya, c’était différent. Roman était le premier homme qu’elle aimait vraiment.

Elle savait qu’elle n’était pas la plus convoitée. Ses cheveux roux indisciplinés, ses taches de rousseur et ses formes généreuses ne correspondaient pas aux canons de beauté du village. Mais elle était douce, attentionnée, prête à tout donner pour celui qu’elle aimait.

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Pourtant, Roman ne semblait pas partager ses sentiments. Il évitait les lieux publics avec elle et ne parlait jamais d’elle à ses amis. Quand la rumeur de leur relation s’est propagée, il a commencé à afficher un amour qu’il ne ressentait pas vraiment, juste pour agacer son ex-fiancée.

Un jour, la tante de Tanya trouva un test de grossesse positif. Furieuse, elle alla régler ses comptes chez la mère de Roman. Marta Olegovna fut sous le choc.

— Fils, il paraît que tu as une fiancée ? — dit-elle avec ironie.

— Une fiancée ?! — répliqua Roman, les sourcils froncés. — Je la fréquente, mais ce n’est rien de sérieux.

— Et tu ne comptes rien dire sur le fait qu’elle est enceinte ? — Sa mère haussa le ton.

C’est ainsi que Roman apprit qu’il allait devenir père. Il n’était pas prêt, mais il n’avait pas d’autre choix. Le mariage fut arrangé — une simple signature et un repas chez ses parents.

Tanya, elle, se réjouissait. Elle croyait qu’avec le temps, Roman finirait par l’aimer. Mais il restait froid, indifférent. Il ne posait pas de questions sur la grossesse, ne montrait aucune impatience à l’idée de devenir père. Il rentrait tard du travail, s’éloignait de plus en plus.

Un jour, une femme blonde s’approcha d’elle au magasin.

— Maintenant, je comprends Roman, — dit Lida avec un sourire moqueur. — Pas étonnant qu’il ne se précipite pas pour rentrer.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? — demanda Tanya, déstabilisée.

— Il ne t’aime pas. Il ne veut pas de cette vie. Tu devrais le savoir, non ?

Ces mots la transpercèrent comme une lame. Une douleur aiguë lui serra le ventre. Elle fut transportée à l’hôpital et accoucha peu après.

— Rom, viens voir tes fils, — supplia-t-elle au téléphone.

— On verra… — répondit-il avant de raccrocher.

Après sa sortie, elle retourna chez ses parents. Les jumeaux étaient agités, réclamaient de l’attention. Sa belle-mère aidait un peu, mais Roman restait distant.

Un jour, Tanya surprit une conversation entre lui et sa mère.

— Je m’en fiche d’eux, — dit-il froidement. — Tanya voulait ces enfants, qu’elle s’en occupe.

Cette nuit-là, Tanya prit une décision. Elle fit ses bagages, prête à partir.

— Reste, — dit Roman, à sa grande surprise. — Je vais partir, moi.

Et il partit. Avec Lida. Mais ce qu’il croyait être une liberté retrouvée s’avéra être une illusion.

Lida n’était pas celle qu’il avait idéalisée. Elle ne cuisinait pas, ne s’occupait pas de lui, exigeait toujours plus d’argent. Peu à peu, il repensa à Tanya. Il se souvint de sa douceur, de la maison chaleureuse qu’elle avait créée.

Il retourna voir ses enfants. Quand il vit Tanya — épanouie, plus belle, plus confiante — quelque chose changea en lui.

— Tu as changé, — murmura-t-il.

— Merci, — répondit-elle, sans baisser les yeux.

Il recommença à venir, à passer du temps avec les jumeaux. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Peut-être la nostalgie, peut-être un remords tardif.

— Peut-être devrions-nous divorcer ? — proposa Tanya un jour.

— Ne nous pressons pas… — murmura-t-il.

Ce soir-là, il ne rentra pas chez Lida.

Peu après, elle partit en voyage. Lui, de son côté, rassembla ses affaires et rentra chez Tanya.

— Je savais que tu reviendrais, — chuchota-t-elle.

— Je ne partirai plus, — répondit-il.

Pendant ce temps, Lida, assise dans un café, fixait un diamant à son doigt.

— Oui, Sacha, je vais t’épouser, — dit-elle légèrement.

L’amour ? Il n’est pas toujours garant du bonheur. Parfois, on s’en passe. Mais Tanya, tenant la main de son mari, savait une chose : l’amour véritable finit toujours par triompher.

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