Ta belle-mère a bien cherché ce qui lui est arrivé ! Si tu tiens tant à elle, achète-lui des dents neuves… Je me chargerai de les lui faire tomber après.

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— Julien, tu n’as pas oublié que ce soir, on commence les travaux dans la chambre du bébé ? demanda Claire en versant un café fumant dans la tasse de son mari.

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— Bien sûr que non, répondit Julien en boutonnant précipitamment sa chemise. J’ai acheté tout le matériel hier, comme on l’avait prévu.

Claire sourit doucement en regardant son mari. Cela faisait maintenant cinq ans qu’ils étaient mariés, et elle avait appris à apprécier sa fiabilité et son sérieux. Julien tenait toujours ses promesses, quoi qu’il arrive.

— Parfait, alors je vais préparer la chambre pour notre retour, annonça Claire en lui tendant sa mallette.

Après avoir vu Julien partir au travail, Claire s’attela aux tâches ménagères. Elle nettoya l’appartement, fit la lessive, puis se mit à préparer le déjeuner. Son esprit était occupé par la rénovation à venir. Ils avaient longtemps rêvé d’avoir un enfant, et enfin, leur fils était là. Il était temps de lui aménager une chambre douillette.

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Soudain, la sonnette retentit. Claire jeta un coup d’œil à l’horloge, surprise — il était seulement quatorze heures. Qui pouvait bien venir à cette heure-ci ? Elle ouvrit la porte et se trouva face à sa belle-mère, Madame Denise.

— Bonjour, Claire, dit Denise en entrant sans même attendre une invitation. Je passais par là et je me suis dit que je pourrais voir comment vous vivez.

Claire se raidit. Leur relation avait toujours été tendue. Denise ne cessait de la critiquer, la jugeant indigne de son fils.

— Bonjour, Madame Denise, répondit Claire en essayant de garder son calme. Entrez, je venais justement de préparer du thé.

La belle-mère pénétra dans la cuisine, scrutant méticuleusement chaque recoin de l’appartement. Claire savait qu’après cette visite, elle allait encore essuyer une nouvelle salve de reproches sur son incapacité à gérer le foyer.

— C’est un peu sale ici, remarqua Denise en passant son doigt sur une étagère. Et ce papier peint dans le couloir, il serait grand temps de le changer. Vous ne vous occupez pas de cette maison, non ?

Claire soupira profondément, tentant de ne pas se laisser provoquer. Silencieusement, elle mit la bouilloire en marche et sortit les tasses.

— En fait, on prévoit de rénover la chambre du petit, dit-elle, espérant changer de sujet.

— Une rénovation ? demanda Denise. Vous avez l’argent pour ça ? Julien travaille tellement pour vous soutenir. Peut-être vaudrait-il mieux économiser.

L’agacement monta en Claire. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais à ce moment, le bébé se mit à pleurer.

— Excusez-moi, je dois aller voir le bébé, lança-t-elle en quittant la cuisine.

Quand elle revint, le bébé dans les bras, Denise fouillait déjà dans les placards.

— Vous allaitez toujours ? demanda-t-elle en voyant Claire. Il serait temps de passer au lait artificiel.

— Madame Denise, l’interrompit Claire, sa patience à bout. Le pédiatre nous a conseillé de continuer l’allaitement, c’est mieux pour le bébé.

— Que peuvent bien savoir ces médecins, rétorqua sa belle-mère. Moi, quand j’ai eu mes enfants…

Claire cessa d’écouter. Elle regarda Denise, songeant à quel point sa vie avait changé depuis l’arrivée de cette femme. Chaque visite de Denise était devenue un test pour ses nerfs.

— Vous savez, dit soudain Denise, j’ai pensé que peut-être je pourrais m’installer chez vous un moment ? Je pourrais aider avec le bébé, la maison. Je vois que vous galérez un peu.

Ces mots furent la goutte d’eau. Quelque chose se brisa en Claire.

— Madame Denise, commença-t-elle en tentant de rester posée, j’apprécie votre souci, mais Julien et moi nous débrouillons très bien seuls. Vous n’avez vraiment pas besoin de venir vivre chez nous.

Le visage de sa belle-mère se tordit de colère.

— C’est comme ça que vous me parlez ? s’exclama-t-elle. Je ne veux que votre bien ! Quelle ingrate !

Claire sentit qu’une nouvelle dispute allait éclater. Elle serra le bébé contre elle, se préparant à un nouvel affrontement.

Denise, rouge de colère, poursuivit son monologue :

— Tu es devenue si arrogante, Claire ! Je viens avec de bonnes intentions, et tu me chasses ? Qui te crois-tu pour ça ? Tu as charmé mon fils, retourné sa tête, et maintenant tu me donnes des ordres !

Toujours tenant le bébé, Claire tenta de garder son calme :

— Madame Denise, évitons de nous disputer. Je ne vous chasse pas, je dis juste que nous nous en sortons très bien seuls.

Mais sa belle-mère n’écoutait plus. Elle arpentait la cuisine, saisissant tout ce qui lui tombait sous la main :

— Regarde ça ! La poêle est toute rayée ! Tu ne sais même pas cuisiner correctement ! Et ces torchons ? Ils auraient dû être lavés depuis longtemps !

La colère bouillonnait en Claire. Elle posa doucement le bébé dans son lit et se retourna vers Denise :

— Assez ! C’est notre maison, et c’est nous qui décidons comment y vivre. Tu n’as pas le droit de te comporter comme ça !

Denise s’immobilisa un instant, puis éclata de rire :

— Espèce de garce ! Comment oses-tu me donner des ordres ? Je suis plus âgée que toi, je suis la mère de ton mari ! Tu dois me respecter !

— Le respect se mérite, répondit fermement Claire. Tout ce que tu fais, c’est critiquer et t’immiscer dans notre vie.

Le visage de Denise devint cramoisi de rage :

— Je veux juste t’aider ! Espèce de serpent ingrate ! Je vais tout dire à Julien, comment tu me traites !

Les mains de Claire tremblaient :

— Vas-y, dis-lui. Mais n’oublie pas de lui raconter comment tu débarques chez nous sans prévenir et provoques des disputes.

Soudain, Denise s’avança vers Claire :

— Ne me donne pas de leçons ! Je suis plus vieille et plus sage que toi !

Elle leva la main comme pour frapper sa belle-fille. Claire recula instinctivement, mais trébucha sur une chaise et commença à tomber. Au dernier moment, elle attrapa le bras de Denise pour se retenir.

Denise, surprise, perdit l’équilibre et chuta avec Claire. Elles finirent toutes deux au sol, haletantes, se lançant des regards emplis de haine.

— Tu m’as poussée ! gronda Denise en tenant son coude meurtri.

— Ce n’était pas volontaire, répondit Claire en se relevant. C’est toi qui es venue à moi.

Denise se releva en s’appuyant sur la table. Profitant du moment où Claire était distraite, elle se jeta de nouveau sur elle, poings en avant. Claire tenta de la repousser, mais Denise hurlait et continuait d’essayer de la frapper. Claire la repoussa de nouveau, pensant calmer la situation, mais sa belle-mère ne cédait pas. Elle se rua encore une fois sur Claire. Mais cette fois, la jeune femme ne se retint pas. Elle lui décocha un coup de poing vigoureux au visage, la déstabilisant un instant. Puis Denise cracha deux dents…

— Tu vas le payer ! Je vais raconter à tout le monde ce que tu es vraiment ! Mon fils… Il va…

Une boule se forma dans la gorge de Claire :

— Sors d’ici. Quitte ma maison. Maintenant.

— Ta maison ? ricana Denise. Ne t’habitue pas trop, tu ne seras pas la maîtresse ici longtemps. Tu verras, Julien découvrira la vérité et te mettra à la porte !

Elle se dirigea vers la porte, mais se retourna :

— Et ce n’est pas fini. Je reviendrai, et tu regretteras ton comportement !

La porte claqua. Claire s’effondra lentement sur une chaise, les larmes coulant sur ses joues. Elle ne savait plus que faire ni comment tout raconter à Julien. Les mots, menaces et insultes de sa belle-mère résonnaient dans sa tête.

Soudain, le bébé pleura, et Claire sursauta. Elle se précipita vers le berceau, prit le bébé dans ses bras et le serra contre elle :

— Ça va aller, mon petit. Maman est là, maman va te protéger.

Elle regarda son fils, et sut qu’elle était prête à affronter toutes les épreuves, même celle de lutter contre sa propre belle-mère.

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