Une affaire de sang : Tanya est sortie de la maternité avec son bébé, mais aucun miracle n’a eu lieu

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Claire quitta la maternité avec son nouveau-né dans les bras. Aucun miracle ne vint embellir ce jour. Ses parents ne s’étaient pas présentés pour l’accueillir. Le soleil printanier inondait la ville, elle enfila son manteau un peu trop large, saisit son sac où reposaient quelques effets personnels et documents, et, tenant fermement son enfant contre elle, s’éloigna sans savoir où aller.

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Ses parents avaient catégoriquement refusé qu’elle ramène le bébé chez eux, sa mère insistant même pour qu’elle signe un document de décharge. Mais Claire, qui avait grandi dans un foyer d’accueil après avoir été abandonnée par sa propre mère, s’était juré de ne jamais faire subir cela à son fils, quoi qu’il en coûte.

Elle avait été élevée par un couple aimant, Paul et Hélène, qui l’avaient accueillie comme leur propre fille. Malgré leur tendresse, ils lui apprirent peu l’indépendance. Leur modeste foyer était souvent assombri par des problèmes de santé.

Quant au père de l’enfant, un homme sérieux au regard fuyant, il avait promis de présenter Claire à ses parents. Mais à l’annonce de la grossesse, il s’était dérobé, déclarant ne pas être prêt à assumer cette responsabilité. Il disparut, évitant ses appels, sans doute l’avait-il bloquée.

« Personne n’est prêt, » murmura Claire à voix basse, assise sur un banc, « ni lui, ni mes parents. Alors je dois assumer seule. »

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Elle laissa le soleil réchauffer son visage fatigué. Elle ignorait où aller, bien que l’on lui ait parlé de refuges pour jeunes mères comme elle. Trop timide pour demander, elle espérait que ses parents finiraient par changer d’avis. Mais ils ne vinrent pas.

Claire décida alors de suivre son plan initial : rejoindre une petite commune où sa grand-mère, Jeanne, l’accueillerait. Là, elle pourrait l’aider au potager pendant qu’elle bénéficierait des aides sociales, en attendant de trouver un emploi.

Elle ajusta doucement le petit garçon endormi dans son écharpe, consulta les horaires de bus sur son téléphone usé et se mit en route, espérant trouver un havre de paix.

En traversant une rue, absorbée par son écran, elle faillit se faire renverser. Un homme grand, aux cheveux poivre et sel, sortit vivement de sa voiture, criant à son intention :

« Faites attention, madame ! Vous mettez votre enfant en danger ! Moi, je finirai au poste si un accident arrive ! »

Les larmes lui montèrent aux yeux, sa peur réveilla son bébé qui se mit à pleurer. L’homme, voyant la détresse, adoucit son ton :

« Où comptez-vous aller avec ce petit ? »

— Je ne sais pas encore, répondit-elle, la voix tremblante.

— Venez avec moi, reprit-il. On discutera calmement et on décidera ensemble. Je m’appelle Christophe Moreau. Et vous ?

— Claire, répondit-elle.

Il la conduisit dans son appartement spacieux, lui attribuant une chambre pour qu’elle puisse s’occuper de son fils tranquillement.

Rapidement, il monta chez sa voisine médecin pour lui demander conseil. Elle dressa une liste de produits essentiels qu’ils achetèrent ensemble.

De retour, Christophe trouva Claire assoupie, la tête posée sur un oreiller, tandis que le bébé pleurait. Il prit l’enfant dans ses bras pour lui permettre de se reposer un peu. À peine avait-il quitté la pièce que Claire se réveilla en panique :

« Où est mon bébé ? » s’exclama-t-elle.

Christophe revint, souriant :

« Il dort contre moi. Je voulais que tu te reposes. Regarde, j’ai tout préparé pour vous deux. »

Il lui proposa d’apprendre à changer les couches et expliqua que la médecin viendrait bientôt leur rendre visite.

Puis il dit :

« Tu n’as pas besoin d’aller loin. Viens habiter ici avec moi. J’ai assez de place. Je suis veuf, sans enfant ni petits-enfants. Je travaille encore un peu, mais la solitude me pèse. J’aimerais partager ma vie avec vous. »

— Avez-vous déjà eu des enfants ? demanda Claire, curieuse.

— Oui, j’avais un fils, expliqua Christophe. Il travaillait loin, en mission de longue durée. Il était sur le point de se marier quand il est mort dans un accident de moto. Sa fiancée, enceinte, est tombée gravement malade après sa disparition. Je n’ai jamais revu la mère de mon petit-fils malgré mes recherches. Voilà pourquoi je t’invite à rester.

— Mon fils s’appelle Thomas. Je ne sais pas pourquoi ce prénom m’est venu, mais il me plaît.

— Thomas ? C’est le nom de mon fils, confia Christophe, ému. Tu as fait un beau choix. Tu restes ?

— Avec plaisir, répondit Claire. J’ai été élevée en foyer et adoptée, mais personne n’a voulu de mon fils. Je n’avais nulle part où aller après la maternité.

— Sans eux, que serais-tu devenue ?

— Je ne sais pas. Mais grâce à eux, j’ai pu finir mes études et espérer une vie meilleure.

Christophe lui montra comment donner un bain au bébé et lui parla de l’importance de bien manger pour produire un bon lait maternel.

Quand Claire sortit pour rejoindre Christophe, il remarqua un médaillon qu’elle portait autour du cou.

— C’est celui que ta mère t’a laissé ? demanda-t-il.

Elle hocha la tête et montra le pendentif.

Christophe faillit perdre l’équilibre en voyant le médaillon. Il expliqua qu’il avait fait fabriquer ce bijou pour son fils, avec un mécanisme secret qui s’ouvrait en deux, révélant une mèche de cheveux.

— Alors, tu es ma petite-fille, conclut-il, le cœur bouleversé. Le destin nous a réunis.

— On devrait faire un test pour en être sûr, proposa Claire.

— Pas besoin. Tu lui ressembles tellement. Je vois en toi le reflet de ta mère. Je peux te montrer des photos de ta famille.

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