Dès le début, j’avais senti que ma mère n’appréciait pas ma femme. Les remarques acerbes sur sa tenue, ses manières et sa manière de gérer la maison me tiraillaient à chaque rencontre. Nina Ivanovna ne cessait de me répéter que ma femme ne correspondait pas à ses standards, qu’elle n’était ni assez cultivée ni assez “bien” pour être ma partenaire.
Mais ce qui se passait aujourd’hui allait plus loin que de simples mots. Lorsque ma mère m’annonça qu’elle ferait tout pour nous séparer, je compris que tout avait changé. Elle voulait que je divorce, que je trouve une femme “digne de moi”. Cela m’écrasait de l’intérieur, mais je ne pouvais pas me résoudre à lui obéir.
— “Tu vas divorcer d’elle, Serge ! C’est la seule solution !” lança ma mère en claquant la porte derrière elle.
Je n’arrivais pas à croire ce qu’elle venait de dire. Et pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle essayait de tout contrôler dans ma vie.
Après sa sortie, je me précipitais dans la chambre, espérant y retrouver Nastya, mais elle était en train de faire ses valises. Elle m’annonça, d’une voix brisée, qu’elle partait. Elle ne pouvait plus supporter ce climat, ni ma mère, ni les tensions constantes.
— “Tu m’avais promis, Serge, que tu ferais tout pour que ça change. Mais rien n’a changé. Je ne peux plus vivre dans cette atmosphère,” dit-elle, en fermant violemment la porte.
La douleur me frappa en plein cœur. Cette maison semblait soudainement si froide, sans âme. Mais je n’avais pas le temps de me laisser abattre. Je devais la retrouver.
Je partis à sa recherche, espérant la convaincre de revenir. Après une journée sans nouvelles, je décidai de me rendre dans le village où elle était née, espérant y trouver des réponses.
En chemin, je m’arrêtai chez un homme du village, qui m’orienta vers la maison de son frère, Alexei. Je le trouvai en train de couper du bois.
— “Alexei ?” demandai-je.
— “Oui, c’est moi,” répondit-il, d’un ton peu amical.
— “Je suis Serge, le mari de ta sœur.”
Il me regarda avec méfiance et secoua la tête.
— “Si tu es là pour chercher des ennuis, tu ferais bien de repartir,” gronda-t-il, levant sa hache.
C’est alors qu’une silhouette apparut derrière lui. Nastya, en me voyant, s’arrêta net. Elle semblait hésiter, mais je pouvais voir qu’elle était aussi émue que moi.
— “Pardonne-moi, Nastya !” dis-je, tendant un bouquet de fleurs des champs. “Je sais que j’ai tout gâché, mais je suis prêt à changer.”
Elle prit les fleurs sans un mot, et son regard se radoucit.
— “Merci, Serge,” répondit-elle, “je sais que tu veux changer. Mais ta mère… c’est elle qui nous sépare.”
Je restai silencieux, le cœur lourd. Je n’avais jamais imaginé que ce combat pour ma famille serait aussi difficile, et pourtant, je savais maintenant qu’il fallait que je fasse un choix, et que ce choix aurait des conséquences pour nous tous.
Nous sommes restés là un moment, mais j’ai compris que rien ne serait plus jamais pareil.