Un matin, à ma grande surprise, un énorme tas de gravier s’étalait devant chez moi, obstruant complètement l’entrée. En regardant autour de moi, j’ai vite compris d’où il venait : mon nouveau voisin, installé depuis peu dans le village, en était responsable.
Je suis allé frapper à sa porte, préférant d’abord régler la situation calmement. Lorsqu’il m’a ouvert, je lui ai demandé poliment :
— Pourquoi avez-vous déversé tout ce gravier devant mon entrée ?
Son sourire suffisant m’a immédiatement agacé. Il m’a répondu sans la moindre gêne :
— Je ne peux pas le laisser devant chez moi, ça bloquerait le passage des camions. Mais devant chez toi, il y a de la place, alors je l’ai mis là.
J’étais abasourdi. Tentant de garder mon calme, je lui ai dit fermement :
— Vous devez l’enlever immédiatement. Je ne veux pas de ce désordre devant chez moi.
Mais au lieu de s’excuser ou de proposer une solution, il m’a lancé avec arrogance :
— Ce n’est pas ton problème. Je m’en occuperai quand j’en aurai envie.
C’est à ce moment-là que j’ai compris que la discussion ne mènerait à rien. Il était évident qu’aucune solution pacifique n’était envisageable avec cet homme. Alors, j’ai décidé d’agir à ma manière.
Ma vengeance bien pensée
La nuit tombée, armé d’une pelle, j’ai tranquillement déplacé une bonne moitié du gravier… sur mon propre terrain. Mais pas pour l’accueillir avec bienveillance. J’avais une idée en tête.
Le lendemain matin, mon voisin est sorti et a immédiatement remarqué que le tas avait diminué de moitié. Il a froncé les sourcils et s’est avancé vers moi.
— Où est passé mon gravier ? a-t-il demandé d’un ton soupçonneux.
Je lui ai répondu avec un sourire calme :
— Eh bien, comme vous avez décidé de le déposer devant chez moi, j’ai estimé qu’une partie m’appartenait désormais. Disons que c’est un loyer pour l’espace que vous avez utilisé sans mon accord.
Il est resté silencieux un instant, clairement pris de court, avant de marmonner :
— Pas mal joué, hein ?
Depuis ce jour, mon voisin a changé d’attitude. Non seulement il évite soigneusement toute confrontation, mais il n’a plus jamais osé empiéter sur ma propriété. Et moi ? J’ai gardé le gravier pour réparer mon allée. Comme quoi, parfois, il suffit d’une bonne dose de créativité pour régler un conflit sans perdre son sang-froid.