Chaque après-midi, un jeune garçon rentre de l’école en larmes, incapable de contenir son chagrin. Ce rituel se répète jour après jour, jusqu’au moment où son père franchit enfin le seuil de sa classe.

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Un garçon de huit ans prénommé Joe se rendit un matin à l’école avec une queue de cheval. À peine avait-il franchi le seuil de la classe que les rires moqueurs de ses camarades résonnèrent autour de lui.

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Pour eux, avoir les cheveux longs était une raison suffisante pour se moquer. Mais ce que personne ne savait, c’est que Joe ne laissait pas pousser ses cheveux par simple coquetterie. Ces moqueries le blessaient profondément, et le pire était que son propre professeur, M. Cooper, un homme aux principes rigides, encourageait cette cruauté au lieu d’y mettre fin.

Les jours passèrent, et Joe devint de plus en plus renfermé. Ses parents remarquèrent rapidement son chagrin, mais il refusait de parler de ce qui le tourmentait.

Un jour, alors qu’il pleurait dans les toilettes, Mme Burns, une enseignante de dessin récemment arrivée à l’école, le trouva et s’assit près de lui. Avec douceur, elle l’encouragea à lui confier ce qui le bouleversait.

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Après un instant d’hésitation, Joe finit par avouer qu’il était harcelé chaque jour à cause de ses cheveux.

— Tu as un grand cœur, ne laisse personne te faire douter de toi, lui dit-elle avec bienveillance.

Joe, les yeux embués de larmes, répondit d’une voix tremblante :

— Même M. Cooper me ridiculise… Ce n’est pas juste.

Touchée par son récit, Mme Burns lui tapota l’épaule et lui promit de faire quelque chose.

— Certaines personnes restent des tyrans, même en grandissant. Mais je vais essayer de lui parler.

Joe secoua la tête.

— Ne lui dites pas pourquoi je garde mes cheveux longs. Il ne mérite pas de savoir.

— D’accord, mais sache que ce que tu fais est admirable, lui assura-t-elle.

Déterminée à l’aider, Mme Burns échangea avec d’autres enseignants sur le comportement de M. Cooper. Malheureusement, certains partageaient son point de vue, notamment Mme Figgins, qui déclara :

— Si un garçon laisse pousser ses cheveux si jeune, il deviendra un délinquant plus tard. Il faut de la discipline à cet âge.

Prenant la situation au sérieux, Mme Burns contacta le père de Joe pour l’informer de ce qui se passait.

Le soir même, Patrick, le père de Joe, s’agenouilla devant son fils et lui demanda :

— Ton enseignante m’a appelé… Est-ce pour cela que tu pleures chaque jour en rentrant de l’école ?

Joe hocha la tête avant de murmurer :

— Ce ne sont pas seulement les élèves… M. Cooper est le pire.

Patrick fut stupéfait. Il connaissait M. Cooper et l’avait toujours considéré comme un homme respectable.

Il demanda ensuite à Joe pourquoi il n’expliquait pas aux autres la véritable raison derrière sa décision de laisser pousser ses cheveux.

— Parce que ça ne les regarde pas, répondit Joe avec fermeté.

Son père posa une main sur son épaule et lui sourit.

— Tu as raison, mon garçon. Mais écoute, il est peut-être temps de te couper les cheveux… Tu as atteint la longueur nécessaire et j’ai une idée.

Le regard de Joe s’illumina, et sa mère prit les ciseaux pour immortaliser ce moment en famille.

Le lendemain matin, Joe arriva à l’école, les cheveux fraîchement coupés. M. Cooper, posté devant la porte de la classe, s’exclama en le voyant :

— Enfin, Joe ! Tu ne ressembles plus à une fille !

Ce qu’il ignorait, c’est que Patrick se trouvait juste derrière son fils.

— Oh, Monsieur Perkins ! Vous avez enfin coupé les cheveux de votre fils ? Félicitations ! lança l’enseignant en lui tendant la main.

Mais Patrick ne lui serra pas la main. À la place, il sortit son téléphone et lui montra une vidéo tournée la veille.

M. Cooper écouta en silence tandis que la vérité se révélait.

— J’ai appris que vous avez encouragé les élèves à se moquer de mon fils… J’avoue être déçu, Monsieur, dit Patrick d’un ton calme mais ferme.

M. Cooper pâlit en découvrant la raison du geste de Joe.

— Je… Je ne savais pas qu’il faisait cela pour une cause…

— En avril dernier, Joe nous a accompagnés dans un hôpital pour enfants où nous faisions du bénévolat. Il a été profondément touché par ces enfants atteints de cancer et a décidé, sans hésitation, de faire pousser ses cheveux pour leur offrir une perruque.

Patrick fixa l’enseignant droit dans les yeux.

— Mais à cause de vous, il est rentré en larmes chaque jour. Pensez-vous que c’était juste ?

M. Cooper détourna le regard, honteux.

— Je suis désolé, Joe… Je ne savais pas.

Puis, la voix tremblante, il ajouta :

— Ma petite-fille vient de perdre ses cheveux à cause de la chimiothérapie… Mon fils et ma belle-fille ont justement contacté une association qui fabrique des perruques à partir de dons comme le tien…

Un silence s’installa avant qu’il ne reprenne :

— Merci, Joe. Tous les héros ne portent pas de cape, et aujourd’hui, tu en es un.

Ce jour-là, la classe tout entière admira Joe et son courage. Certains élèves exprimèrent même l’envie de suivre son exemple.

Grâce à sa détermination et à la gentillesse de Mme Burns, Joe était enfin reconnu pour ce qu’il était : un garçon au cœur immense.

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