Quand les couleurs de la vie se réveillent : comment je me suis trouvée à 57 ans

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Lena avait toujours considéré sa vie comme tranquille, presque ordinaire. Elle travaillait dans une bibliothèque, possédait une petite maison de campagne en dehors de la ville, un mari attentionné, deux enfants déjà grands, partis construire leur propre vie. Elle faisait partie de ces personnes qui préfèrent la stabilité aux rebondissements, la paix aux aventures.

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Et pourtant, à 57 ans, quelque chose en elle changea. Presque timidement, elle décida de s’inscrire à un cours de peinture au centre culturel du quartier — une envie ancienne, un rêve enfoui depuis sa jeunesse. Elle ne s’était jamais donné l’occasion de le réaliser. Il y avait toujours “mieux à faire”, toujours une excuse. Mais cette fois, elle se dit : « Pourquoi pas ? »

Les premières séances furent un véritable défi. Elle, si discrète, si habituée au calme des livres, se retrouvait soudain plongée dans un monde de couleurs vives, de gestes spontanés, de toiles blanches à apprivoiser. Au début, elle doutait, pensait tout abandonner. Mais au fil des jours, quelque chose s’ouvrit en elle. Le professeur, un artiste passionné, lui répéta un jour :
— N’ayez pas peur de vous tromper. Ce sont vos erreurs qui vous guideront vers votre propre style.

Ces mots résonnèrent en elle comme une libération. Lena comprit qu’elle avait passé sa vie à chercher à “bien faire”, à éviter les faux pas. Et si, au contraire, c’était justement là, dans l’imperfection, que résidait la beauté ?

Bientôt, elle attendait ses cours avec impatience. Elle sortait plus souvent marcher dans les parcs, inspirée par les couleurs des saisons. Chez elle, les murs se peuplèrent peu à peu de ses propres tableaux — non plus des reproductions, mais des œuvres nées de ses émotions, de son regard.

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Un jour, sur sa petite propriété de campagne, elle organisa une exposition improvisée pour ses voisins et ses amis. Il n’y eut ni critiques sévères ni regards moqueurs — seulement des sourires, de la curiosité, et une immense chaleur humaine. Ce soir-là, en regardant ses toiles accrochées sous les arbres, Lena sentit quelque chose de nouveau : une fierté douce, une joie simple.

Elle avait enfin compris que l’âge n’était pas une barrière, mais un tremplin. À 57 ans, elle avait retrouvé une part d’elle-même qu’elle croyait perdue. Et surtout, elle avait appris que le bonheur se cachait souvent dans l’élan du cœur, dans l’audace d’un premier pas, et dans les couleurs qu’on ose enfin déposer sur la toile de sa propre vie.

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