Moquée par ses collègues, une jeune femme muette trouve un emploi de femme de ménage et leur donne une leçon inoubliable.

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Alice n’avait jamais pensé que sa vie prendrait une tournure si dramatique. Depuis l’accident d’avion qui lui avait coûté sa voix et ses parents, elle avait appris à survivre seule, d’abord à l’orphelinat, puis dans une petite chambre attribuée par l’État. Mais survivre n’était pas suffisant. Elle voulait vivre, se battre pour un avenir meilleur.

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Lorsqu’elle entra dans le bureau de la responsable des ressources humaines pour un entretien d’embauche, elle savait déjà ce qui allait suivre.

— Vous êtes sourde-muette de naissance ? Ou cela est survenu plus tard ? demanda froidement Alévina Viktorovna, en la scrutant d’un regard sceptique.

Alice, habituée à ce genre de questions, leva la tête et écrivit calmement sur un carnet : « Je ne suis pas sourde, seulement muette depuis mes 7 ans. » Elle arracha la feuille et la tendit à son interlocutrice.

— Tu es très jeune, 19 ans, sans expérience professionnelle. Tu devrais étudier au lieu de chercher un poste de femme de ménage. Pauvre petite…

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Alice s’efforça de ne pas soupirer. Partout où elle allait, on la regardait avec punité, et elle s’attendait déjà à un refus. Mais contre toute attente, Alévina Viktorovna accepta de lui donner une période d’essai de six mois.

— Sois là à six heures du matin. Tout doit être propre avant l’arrivée des employés.

Alice acquiesça avec reconnaissance. C’était un début, et elle comptait bien s’accrocher à cette chance.

Son travail était difficile, mais elle le faisait avec application. Malheureusement, les moqueries et humiliations étaient monnaie courante. Certains employés trouvaient amusant de se moquer d’elle en raison de son silence. D’autres la regardaient de haut, comme si son handicap la rendait inférieure.

— Elle ne parle peut-être pas, mais elle entend très bien ! plaisantaient les hommes en la regardant nettoyer.

— Avec son joli minois, elle aurait pu choisir autre chose qu’une serpillière ! ricanait une des secrétaires, visiblement jalouse de son apparence.

Alice ignorait les insultes, mais elle n’en était pas moins blessée. Elle se forçait à sourire, se répétant qu’elle avait connu pire à l’orphelinat. Cependant, l’attitude de certains hommes devint plus intrusive.

Un jour, alors qu’elle attendait l’ascenseur avec un sac de déchets, un employé, Vasya, tenta de l’intimider.

— Dis quelque chose, allez ! Tu ne peux pas rester muette toute ta vie.

Il voulut la forcer à se tourner vers lui, mais avant qu’il ne puisse aller plus loin, une voix ferme résonna.

— Ne t’approche pas d’elle.

Tous se tournèrent vers l’auteur de ces mots. C’était André, un stagiaire discret, souvent ignoré par ses collègues. Lunettes de travers, chemise froissée, il n’avait pas l’air d’un héros, mais il se tenait entre Alice et Vasya, déterminé.

Vasya ricana, mais l’arrivée de l’ascenseur mit fin à l’échange. Alice resta figée un instant, puis, sur une impulsion, déposa un mot sur le bureau d’André : « Merci. Tu es mon héros. »

Le lendemain, André lui offrit un café, et une amitié naquit entre eux. Au fil des jours, leurs échanges devinrent plus personnels, plus sincères. André parlait de ses rêves, de ses projets, et Alice l’écoutait, répondant avec son carnet. Une alchimie douce et indéniable se développa.

Bien entendu, les commérages se multiplièrent.

— Regarde-moi ça, la muette a trouvé un prince charmant.

Mais ni Alice ni André ne prêtaient attention aux rumeurs. Leur lien se renforçait de jour en jour.

Un matin, l’entreprise fut secouée par un scandale. Quelqu’un avait vendu des informations confidentielles à la concurrence. L’accusation tomba sur André. Les preuves étaient accablantes : des emails envoyés depuis son ordinateur.

André était abasourdi. « Ce n’est pas moi ! » s’exclama-t-il alors qu’il était emmené pour un interrogatoire.

Alice ne pouvait y croire. Elle savait qu’il était innocent.

Puis, par hasard, elle surprit une conversation entre Vasya et son complice. Ils se vantaient d’avoir piégé André pour couvrir leurs propres crimes. Sans perdre une seconde, elle activa l’enregistreur de son téléphone et capta toute leur confession.

Le cœur battant, elle courut voir le directeur. Arrivée devant lui, elle voulut crier la vérité, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Désespérée, elle attrapa un seau d’eau et le renversa sur le principal investisseur qui venait de signer un contrat avec les traîtres.

Un silence de plomb tomba sur la pièce. Le directeur furieux exigea une explication. C’est alors qu’Alice, avec un dernier effort, parvint à murmurer : « Téléphone… preuve… »

L’enregistrement fit l’effet d’une bombe. Vasya et son complice furent arrêtés sur-le-champ. André fut innocenté et reçut une promotion, tandis qu’Alice se vit offrir une bourse pour reprendre ses études.

Quelques mois plus tard, un soir, André la fit asseoir sur un banc près du bureau et lui tendit une petite boîte.

— Alice, veux-tu m’épouser ?

Les larmes aux yeux, elle hocha la tête et, dans un souffle, murmura pour la première fois depuis des années :

— Oui.

Son chemin avait été semé d’embûches, mais enfin, elle se sentait entière. Aimée. Libre.

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