Le voisin de mes grands-parents a volé une partie de leur terrain pour construire un chemin, son arrogance lui a coûté des milliers d’euros.

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Parfois, la meilleure revanche ne réside pas dans des plans compliqués ou des batailles juridiques. Il suffit de savoir où garer un vieux F-150 rouillé et d’attendre patiemment que le karma fasse son travail.

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Vous connaissez cette vieille maxime : « Ne t’attaques pas aux personnes âgées, elles ont tout vu » ? Mon grand-père Lionel en est la preuve vivante.

Depuis plus de quarante ans, mes grands-parents vivaient paisiblement dans leur maison située au sommet d’une colline.

Leur seul voisin était un terrain escarpé, inutilisé, jusqu’au jour où des machines ont débarqué.

Ma grand-mère m’appelle un après-midi, inquiète :

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– Chérie, il y a une pelleteuse qui creuse sur la colline, et une partie… de notre terrain.

– Es-tu sûre, mamie ? – demandai-je en pensant à tous les étés que j’avais passés là-bas. – Peut-être qu’ils ne font que travailler près de la limite de notre propriété ?

– Nathan, j’ai parcouru cette limite pendant quarante ans. Je sais exactement où sont les repères. Ils sont en train de couper notre terrain.

J’ai essayé de la rassurer. – Ne t’inquiète pas, c’est sûrement une erreur. Tu as parlé à grand-père ?

– Il est chez le médecin. Je ne veux pas le déranger.

– D’accord, tiens-moi au courant quand il revient. – Je n’avais aucune idée du tour que les événements allaient prendre.

Je pensais que ce n’était qu’une erreur mineure, facile à résoudre. Mais je me trompais.

Le jour où ils sont revenus de leurs courses, ils ont trouvé une grande tranchée dans leur jardin. Un chemin sinueux, qui traversait directement leur terrain, menant vers le terrain du voisin.

Le chemin passait clairement par leur coin de propriété.

Grand-père est descendu avec calme pour parler au conducteur de la pelleteuse.

– Bonjour, – appela-t-il en levant la main. – Vous avez un plan cadastral ? Ce chemin passe sur notre terrain.

Le travailleur, les bras pleins de sueur, regarda le chantier. – Ce n’est pas mon problème, monsieur. Je fais simplement mon travail. Il faut parler au propriétaire.

Il lui tendit une carte de visite avec un nom et un numéro.

Le soir même, grand-père appela ce numéro.

– Bonsoir, je suis Lionel, je travaille à côté de vous. Je crois qu’il y a une erreur. Votre équipe est sur notre terrain.

Une pause.

– Il n’y a pas d’erreur, j’ai vérifié les images satellites, – répondit l’autre côté.

Grand-père fronça les sourcils. – Nous avons des repères visibles. Le chemin empiète de trois mètres sur notre propriété.

– Si vous pensez que c’est une erreur, allez au tribunal. Mais je ne vais rien changer. Il est trop tard.

Et il raccrocha.

Le lendemain, grand-père était silencieux dans la cuisine.

– Il a raccroché, – dit-il d’un ton calme.

Mamie, toujours posée, posa sa main sur son bras. – Ce n’est qu’un bout de terre, Lionel. Ne commençons pas une guerre pour ça.

Mais ce n’était pas juste une question de terre.

C’était une question de respect.

Les semaines passèrent et les machines continuaient à creuser. Les ouvriers travaillaient six jours sur sept, sans une excuse, sans compensation. Rien.

Mamie soupira un après-midi en me disant : – On a élevé des enfants ici. On a cultivé notre jardin chaque été. Et maintenant, ils détruisent tout comme si ce n’était rien… C’est déchirant.

Je bouillonnais de rage en voyant ses larmes. – Mamie, ce n’est pas juste. Vous avez parlé à un avocat ?

Elle hocha la tête. – Grand-père ne veut pas de stress. Il dit qu’à notre âge, la paix vaut plus que quelques mètres de terrain. Et honnêtement, il a raison.

Je comprenais. Les batailles juridiques étaient coûteuses et épuisantes, et elles pouvaient durer des années. Mais mes grands-parents méritaient mieux que ça.

C’est alors qu’un soir, Patrick, un ami de longue date, se promenait devant la maison de mes grands-parents avec son chien. Ils se connaissaient depuis longtemps.

– Tu as entendu parler de ce voisin ? – demanda mamie en lui offrant un verre de thé sucré.

Patrick acquiesça. – J’ai vu les dégâts.

Grand-père lui raconta l’appel téléphonique, le refus et les travaux en cours.

– Quel personnage, – dit Patrick en secouant la tête. – C’est inacceptable… Mais ne vous inquiétez pas. J’ai une idée. Peut-être que je peux faire quelque chose.

Ce soir-là, Patrick prit quelques bières, puis appela grand-père.

– Lionel. J’ai une idée. C’est… un peu hors du commun.

– Je t’écoute, Patrick, – répondit grand-père, curieux.

– Je peux garer mon vieux camion là-bas. Bien sûr, seulement sur votre terrain. Je laisserai un petit mot aussi. Ce ne sera pas illégal. Je veux juste envoyer un message à ce type. Je suis sûr que ça va marcher.

Grand-père rit. – Tu sais quoi, Patrick ? Vas-y. Il est temps que quelqu’un se dresse contre ce type.

Quand grand-père expliqua le plan à mamie, elle éclata de rire, pour la première fois depuis des semaines. – Patrick et son vieux camion rouillé… je lui donne mon bénédiction, – dit-elle en riant malicieusement.

Ce soir-là, mamie appela avec excitation, chuchotant comme si elle préparait un braquage. – Nathan, tu ne vas pas croire ce que Patrick a prévu !

Elle lui expliqua le plan, et je ne pus m’empêcher de sourire. – Ne t’inquiète pas, mamie. Tout va bien se passer. Ces gens finiront par apprendre la leçon.

Le lendemain matin, un vieux F-150 rouillé était garé exactement sur la bande de terrain de mes grands-parents. Un petit mot était posé sur le pare-brise : « PROPRIÉTÉ PRIVÉE. INTRUSIONS SIGNALÉES. »

À 8 heures, l’équipe de construction arriva.

– Qu’est-ce que c’est que ça ? – grogna un ouvrier en regardant le camion.

Ils appelèrent le numéro inscrit sur le mot. Patrick répondit calmement.

– Oui, c’est ma voiture. J’ai l’autorisation de me garer ici. Si vous touchez à quoi que ce soit, ça sera du vol. Et j’ai déjà contacté la police pour que tout soit documenté.

L’ouvrier soupira. – On va pas soulever ces poutres à la main. J’appelle le patron.

Une heure plus tard, le voisin appela grand-père.

– Lionel ! Enlève cette voiture, ou j’appelle la fourrière ! – hurla-t-il au téléphone.

– Essaye donc, – répondit grand-père calmement. – C’est toi qui construis sur mon terrain.

– Tu vas regretter ça, vieux !

Grand-père éclata de rire. – Je regrette déjà de ne pas avoir demandé un loyer pour le passage.

Le voisin raccrocha.

Les jours passèrent, et la voiture resta là. Le chantier était à l’arrêt. Les rumeurs commençaient à circuler dans le quartier. Les voisins saluaient mamie comme si elle avait accompli un exploit héroïque.

Ce week-end-là, je vis grand-père sur la véranda, un télescope à la main, observant la zone de travail arrêtée.

– Tu t’amuses ? – demandai-je.

– Plus que depuis des années, – répondit-il en souriant. – Trois dépanneuses ont essayé. Toutes sont reparties dès que Patrick leur a montré le plan cadastral.

Quelques jours plus tard, le voisin rappela.

– Bon, – dit-il, agité. – Que veux-tu ?

Grand-père répondit sans hésiter. – Un contrat de servitude écrit. Au prix du marché.

– Et la voiture ?

– On la prendra dès que le contrat sera signé et le chèque en main.

Une semaine plus tard, les papiers furent signés, et le chèque encaissé. Patrick prit son camion dès que grand-père lui donna le signal.

Mes grands-parents purent enfin rénover la véranda et firent un don à la banque alimentaire locale.

Patrick reçut trois caisses de bière et une carte de remerciement.

Quand je suis allé les voir le mois suivant, la maison du voisin était presque finie. Il évitait de croiser le regard de mes grands-parents.

– Tu sais ce qui est drôle ? – dit grand-père en sirotant sa bière. – Si ce type avait demandé gentiment dès le début, on lui aurait probablement permis d’utiliser le terrain sans problème.

Je souris. – Certains doivent apprendre la leçon à la dure.

– Et certains l’apprennent grâce à un vieux camion rouillé, – ajouta mamie avec un sourire malicieux.

Ce coin de terre n’était pas simplement un bout de terrain. C’était 40 ans de souvenirs, un héritage. Et l’endroit où grand-père m’a appris qu’il ne faut pas se laisser faire, que se défendre n’implique pas toujours un combat juridique ou des avocats.

Parfois, il suffit d’avoir des amis, de la patience et de savoir où garer son camion.

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