La rivière coulait tranquillement. Mais soudain, le silence fut interrompu.
Un homme au volant d’une voiture de luxe, vêtu d’un costume coûteux, s’arrêta. Sur la banquette arrière se trouvait une fillette de cinq ans en fauteuil roulant, serrant son ours en peluche contre elle. Elle était terrifiée.
Non loin de là, dans un pâturage, un cheval alezan leva soudain la tête. Il fixa la rivière, comme s’il pressentait qu’un terrible drame allait se jouer.
L’homme sortit la fillette de la voiture en silence, la posa dans une vieille barque et repoussa du rivage. Il ne dit rien — il se contenta de ramer vers le centre de la rivière, là où le courant était le plus fort. La fillette, paralysée par la peur, ne quittait pas son ravisseur des yeux.
À cet instant précis, le cheval sur la berge poussa un hennissement perçant. Ses yeux s’illuminèrent, ses muscles se tendirent — et il se jeta à l’eau.
Il nagea de toutes ses forces, fendit les vagues de ses sabots. Son élan était si déterminé que quiconque l’aurait vu en aurait eu froid dans le dos.
Le propriétaire du cheval, debout non loin, remarqua ce qui se passait. D’abord confus, puis horrifié. Comprenant que l’animal tentait de sauver un enfant en train de se noyer, il courut vers la berge et, sans hésiter, plongea à son tour.
Ensemble — l’homme et l’animal — ils atteignirent la fillette qui sombrait. Le cheval la maintint à flot tandis que l’homme la tirait de l’eau et la portait jusqu’à la rive.
Pendant ce temps, la voiture filtrait déjà sur un chemin poussiéreux. L’homme ne se retourna même pas.
Lorsque la fillette fut posée sur le sol, elle était encore vivante. Faible, effrayée — mais vivante. Et ce n’est qu’à ce moment-là qu’on comprit que c’était le cheval alezan qui avait livré le premier combat contre la mort.
On dit que les animaux ressentent tout… Mais ce jour-là, ce cheval fit l’impossible.