Grand-mère souhaitait simplement un dîner intime pour fêter ses 85 ans, mais la famille en avait décidé autrement : leur plan consistait à l’abandonner et à me faire passer à la caisse. Toujours si douce et attentionnée, elle n’avait demandé qu’un petit repas en famille. Pourtant, tante Linda et le reste de la tribu ont insisté pour la conduire au restaurant le plus chic de la ville, un steakhouse réputé pour son ambiance feutrée et sa cuisine haut de gamme.
Pendant que Grand-mère savourait les compliments et l’attention portée à son égard, mes cousins tramaient dans l’ombre. Leur objectif : me laisser régler l’addition, sans me laisser le choix. Lorsque le serveur est enfin arrivé avec l’addition bien garnie, près de 800 $, toute la famille a fait semblant d’être fauchée, jetant des regards suppliants dans ma direction. Ces manœuvres lâches m’ont mis hors de moi, mais ce qui a vraiment dépassé les bornes, c’est le moment où ils ont abandonné Grand-mère à sa table quand elle est allée aux toilettes : pas un seul d’entre eux n’a eu la décence de l’accompagner ou même de veiller sur elle.
Sans hésiter, j’ai réglé la note en intégralité, veillant à ce que Grand-mère ne s’inquiète pas et qu’elle garde le sourire. Puis j’ai passé le reste de la soirée à ses côtés, lui racontant des anecdotes familiales et m’assurant qu’elle se sentait aimée. Pendant ce temps, la mésaventure de mes proches était en train de tourner au vinaigre : j’avais pris soin d’alerter le directeur du restaurant, un ancien camarade d’université, qui a facturé à chacun leur juste part, majorée d’intérêts pour leur comportement indélicat.
Le lendemain matin, mes parents et mes oncles et tantes étaient en plein désarroi, impuissants face aux frais supplémentaires qui leur incombaient. Quant à moi, je ne leur ai accordé ni excuses ni pardon : j’étais déterminé à protéger Grand-mère. Elle m’a appelé pour me remercier, émue et soulagée. Je lui ai alors promis qu’à l’occasion de son prochain anniversaire, nous serions seules, juste elle et moi, pour un dîner paisible, loin de tout drame familial.